Acheter un bien immobilier en viager présente de nombreuses particularités, notamment sur le plan fiscal. Pour les acquéreurs, aussi appelés débirentiers, cette formule d’investissement offre certains avantages financiers par rapport à une transaction classique, mais implique également des frais spécifiques. Entre droits d’enregistrement, fiscalité sur la plus-value ou encore déclaration à l’IFI, il est essentiel de bien comprendre l’ensemble des charges et des mécanismes fiscaux liés à l’achat en viager pour anticiper et optimiser son investissement.
L’un des premiers avantages fiscaux du viager réside dans le calcul des frais de notaire. Dans une vente classique, les frais de notaire sont calculés sur la base de la valeur vénale du bien. En viager, notamment occupé, ils sont calculés sur la valeur occupée, c’est-à-dire sur la valeur du bien minorée du droit d’usage et d’habitation (DUH) ou de l’usufruit conservé par le vendeur.
Cette décote peut représenter une économie significative, allant de 15 % à 60 % selon l’âge du vendeur et les modalités de l’occupation. L’acquéreur bénéficie ainsi de frais d’acquisition allégés, ce qui rend l’investissement plus accessible qu’une acquisition classique sur le même bien.
Les droits d’enregistrement, qui font partie des frais payés chez le notaire, sont donc également réduits. Ils sont calculés non pas sur la valeur du bien en pleine propriété, mais sur la base du prix réellement payé, c’est-à-dire le bouquet initial, augmenté du capital représentatif de la rente à verser. Dans le cas d’un viager libre, ces droits sont calculés sur la valeur vénale du bien, puisqu’il est libre de toute occupation.
Comme pour tout achat immobilier, ces droits d’enregistrement sont versés au Trésor Public par l’intermédiaire du notaire. Le taux applicable varie selon la localisation du bien, mais se situe généralement entre 5,09 % et 5,80 %.
Autre point notable, l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Lorsqu’un bien est acquis en viager occupé, il n’entre pas entièrement dans l’assiette de l’IFI de l’acquéreur. Ce dernier ne déclare que la valeur de la nue-propriété, et non la pleine propriété, tant que le vendeur est vivant.
Cette valeur est définie par l’article 669 du Code général des impôts, qui établit un barème fiscal selon l’âge du crédirentier au moment de la vente. Plus le vendeur est âgé, plus la valeur de la nue-propriété augmente, mais elle reste inférieure à la valeur totale du bien.
Par exemple, si le vendeur a 82 ans, la nue-propriété est estimée à 70 % de la valeur du bien. Sur un bien estimé à 1,8 million d’euros, seule la somme de 1 260 000 € sera déclarée par l’acquéreur au titre de l’IFI. Cela représente un avantage non négligeable pour les investisseurs soumis à cet impôt.
Un autre avantage fiscal concerne la nature même du viager occupé. En effet, dans cette configuration, le vendeur continue d’occuper le bien. L’administration considère alors que le vendeur paie d’avance ses loyers via la décote appliquée au prix du bien.
L’acquéreur ne perçoit donc aucun revenu locatif imposable, mais obtient en quelque sorte un loyer “prépayé” au moment de l’achat. Ce mécanisme permet d’éviter la fiscalité sur les revenus fonciers, souvent lourde dans le cadre d’un investissement locatif traditionnel.
La question des impôts locaux, et en particulier de la taxe foncière, dépend du type de viager et de l’accord entre les parties. Dans un viager libre, la situation est simple : l’acquéreur est pleinement propriétaire et occupant ou bailleur, il assume donc la totalité des charges, y compris la taxe foncière et la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).
Dans un viager occupé, la répartition peut varier. En principe, la taxe foncière est à la charge de l’acquéreur, mais rien n’est obligatoire : les parties peuvent convenir d’une autre répartition dans le contrat de vente. Il est donc crucial d’anticiper ces frais et de les négocier.
Quant à la TEOM, elle est considérée comme une charge locative, et reste en général à la charge du vendeur, qui continue à occuper le bien.
Dans le cas particulier d’un viager avec réserve d’usufruit, la législation prévoit que le vendeur garde à sa charge la taxe foncière et les charges liées à l’occupation du bien, sauf disposition contraire dans l’acte notarié.
Comme pour tout bien immobilier, la revente d’un bien acquis en viager peut générer une plus-value immobilière imposable. Celle-ci est soumise au taux forfaitaire de 36,2 %, qui comprend un impôt sur le revenu de 19 % et 17,2 % de prélèvements sociaux. Une surtaxe s’ajoute pour les plus-values supérieures à 50 000 €.
Le calcul de cette plus-value dépend de la situation :
Il est donc important de bien conserver toutes les preuves de versement des rentes viagères et d’échanger avec un notaire ou un conseiller fiscal pour choisir la méthode de calcul la plus avantageuse.
Comme pour toute vente immobilière, il existe des abattements pour durée de détention. À partir de 22 ans, le vendeur est exonéré d’impôt sur le revenu. Après 30 ans, il est également exonéré de prélèvements sociaux, ce qui permet une exonération totale de la plus-value.
D'autres cas permettent une exonération : si le bien vendu constituait la résidence principale de l’acquéreur, ou s’il s’agit d’une première vente après une période de non-propriété. Il est donc recommandé de se faire accompagner dans l’optimisation de cette fiscalité à la revente.
L’acquisition d’un bien immobilier en viager présente des spécificités fiscales qui peuvent largement jouer en faveur de l’acheteur. Frais de notaire réduits, absence de revenus locatifs imposables, fiscalité allégée à l’IFI, voire exonération de la plus-value à terme : le viager constitue un mode d’investissement efficace et optimisé sur le plan fiscal.
Encore faut-il bien en comprendre les mécanismes, et anticiper chaque poste de dépense. Pour cela, un accompagnement spécialisé est vivement recommandé. Les experts de Justager vous guident à chaque étape de votre projet, de l’analyse viagère à la signature de l’acte, pour un investissement maîtrisé et fiscalement avantageux. Besoin d'aide ? Contactez-nous !
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